A l’initiative du Radio-Club Bourguignon et de son président Mr Godenèche, une station est montée le temps de la cinquième foire gastronomique de Dijon en novembre 1925. Avec dans l’idée de pérenniser l’expérience en développant une radio pour la capitale bourguignonne. Elle émet le soir de 20h30 à 22 heures sur 498 mètres.
Son nom? Il n’est pas très glamour mais il rime, c’est « le poste radiotéléphonique de la foire gastronomique« . Le programme est découpé en trois parties, les dernières nouvelles fournies par le quotidien de Dijon Le Progrès de la Côte d’Or, un concert et une conférence. Des programmes du poste de l’Ecole supérieure des PTT à Paris qui a prêté le matériel sont aussi retransmis.
Un coup de main des PTT
La radio parisienne a installé l’émetteur de 500 watts et le studio dans une salle de l’hôtel de ville de Dijon (l’ancienne salle de la mutualité qui donne côté rue des Forges) et tendu une antenne de 115 mètres de long entre le haut de la tour de l’ancien palais ducal et la bordure du toit à l’angle du boulevard de la Liberté. Les essais ont débuté le 6 novembre et la radio a commencé ses émissions régulières le lundi 9 pour les poursuivre jusqu’au 15. Les programmes se sont ouverts par une allocution de l’incontournable maire de Dijon, Gaston Gérard.
Une description des lieux très précise
Le quotidien local Le Progrès de la Côte-d’Or ne diffuse que très peu de photos dans ses éditions à cette époque. Mais il se rattrape par une description précise des installations qui se révèle aujourd’hui fort précieuse.
« Voici à gauche de l’entrée, à côte d’une table supportant des amplificateurs de puissance, la haute masse grillagée du poste émetteur surmonté de lampes incandescentes et pourvu de nombreux cadrans indicateurs. Des fils conducteurs s’entrecroisent et semblent s’enchevêtrer, courant des appareils aux parois, en un réseau complexe. Un long conducteur traîne sur le sol et va relier ces appareils au microphone d’émission installé dans le studio, s’annexant au passage les fils d’un amplificateur à lampes bleutées, détaille le journal. La pièce d’émission est un vrai petit salon, entièrement drapé de rouge et au plafond tendu d’un vélum blanc. Une large et lourde portière bleu ciel en obture la porte ; un épais et beau tapis amortit les pas. Dans le fond, un piano ; quelques chaises pour les artistes complètent l’installation. Au centre, un haut et fin support métallique supporte le microphone. On dirait une grosse boîte de montre sans aiguilles ; c’est devant lui, et à quelque distance, que se placent les artistes qui déclameront, chanteront, joueront.«
Un exemple de programme, celui du 12 novembre
Chansonnette, par M. Jules Radouan ; air de Patrie, de Paladhile, les Trois Hussards, de Nadaud, par M. Dury ; duo d’ « Hamlet », par Mlle Marquet et M. X. ; Rouge bord, d’Alfred de Musset ; Neige d’antan, d’André Theuriet, par M. Rappeneau ; ,le Musée de Dijon, conférence par M. Fernand Mercier, Conservateur adjoint du Musée ; A toi Bemberg, par M. Boulard ; le Colibri de Chausson, par Mlle Andrée Marquet.
Après cette expérience, le Radio-Club Bourguignon lance un appel pour un poste d’émission dijonnais. Mais il se heurte à une certaine hostilité et abandonne la partie. La capitale des ducs de Bourgogne sera sans antenne pendant très longtemps. Et ce ne sera pas la seule occasion manquée…
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