Le 29 décembre 1928, Radio-Toulouse commence la diffusion d’une série de concerts au théâtre du Capitole suite à un accord avec le Conseil Général qui verse pour cela une subvention. Le premier acte de La Traviata est bien reçu des auditeurs mais la réception de la suite de l’opéra est gênée par des bruits, ronflements et sifflements. Les PTT refusent à la station l’utilisation de lignes téléphoniques pour ses retransmissions depuis 1926.
Radio-Toulouse a donc installé un émetteur à ondes courtes au Capitole et un récepteur au studio de la villa Schmidt sur le plateau de Balma pour pouvoir diffuser ces concerts sur les ondes. Les 12 et 15 janvier, rebelote. Les diffusions des Contes d’Hoffman et de Mignon sont parasités et inécoutables.
Le 17 à 20h30, Radio-Toulouse fait savoir sur son antenne que les troubles sont causés par un émetteur inconnu qui diffuse sur la même longueur d’ondes (93 mètres) que le poste installé au Capitole et brouille ainsi les émissions. La radio annonce qu’une plainte a été déposée et des lettres d’auditeurs mécontents sont lues au micro… jusqu’à ce que le brouilleur perturbe de nouveau l’émission.
Les PTT montrés du doigt
Les regards se tournent alors vers l’administration des PTT. Car il ne faut pas être grand clerc pour savoir à qui le crime profite. Sa station, Toulouse-Pyrénées et Radio-Toulouse, poste privé, se mènent une guerre depuis longtemps.
« Le poste du Capitole s’est arbitrairement approprié une longueur d’onde, répondent les PTT. Dans la région, il y a une cinquantaine d’amateurs dûment autorisés et qui peuvent très bien émettre sur une longueur d’onde assez proche de celle du poste du Capitole, d’où brouillage des émissions. Qu’y pouvons-nous? Si nous devions prendre une sanction, en toute justice nous nous verrions obligés de poursuivre le poste non autorisé afin de protéger les émissions autorisées. »
Puis ce sont les radio-amateurs du Réseau des Emetteurs Français qui réagissent pour dire qu’il ne s’agit en aucun de l’entre d’entre-eux et qu’ils vont mener l’enquête. Ils n’auront pas besoin d’investiguer longtemps car le brouilleur se tait comme par enchantement.
Suite aux interventions du député, du maire, de la chambre de commerce, du conseil général, les PTT autorisent finalement Radio-Toulouse à utiliser des lignes téléphoniques pour ses liaisons.
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