19 juin 1950 : une première mondiale en stéréo à la radio française

Stéréophonie

C’est un nouveau procédé qui est présenté ce 19 juin 1950 aux auditeurs de la Radiodiffusion française. Une émission est diffusée en soirée en stéréophonie. Mais pour bénéficier de ce son en relief, il faut posséder deux appareils. Un branché sur la Chaîne Parisienne pour l’oreille gauche et un second sur Paris-Inter pour l’oreille droite. Une semaine auparavant, ce procédé nouveau avait été présenté à la presse dans les jardins du Club d’essais. Et ce n’est pas un concert qui a été enregistré pour l’occasion mais une pièce de théâtre.

Il s’agissait d’une oeuvre de Théophile Gauthier, « Une larme du diable, sorte de mystère composé par le poète en 1839 et qu’a adapté Jean Forest, souligne L’Aurore. C’est René Clair qui en a fait la présentation. Interprétation de choix avec Gérard Philippe, Danièle Delorme, Marcelle Derrien, Robert Arnoux, Pasquali Jean Toulout, etc. A cette occasion, la radio a fait l’essai d’un procédé de diffusion en stéréophonie qui donnera aux sons leur plein relief. La nouvelle méthode a été mise au point par deux techniciens de la radio : MM José Bernhart et Jean-Wilfrid Garrett. »

José Bernhart et Jean-Wilfrid Garrett

Un magnéto à deux pistes

José Bernhart (chef du service de la prise de son à la Radiodiffusion française) et Jean-Wilfrid Garrett (metteur en ondes) [Photo ci-dessus] ont créé un système qui permet d’enregistrer sur un magnéto à deux pistes sonores. C’est cela qui constitue une première mondiale ce lundi 19 juin 1950 à partir de 20h50, expérience répétée en octobre suivant par la radio suisse romande.

Car l’effet stéréophonique était déjà bien connu. Des expériences ont été réalisées, en diffusant chaque canal sur une fréquence, par la BBC en 1925, la radio lettonienne en 1930 et la radio de Berlin en 1931.

Un concert en stéréo sous l’Occupation

En France, le 23 février 1944, un concert en stéréo a été organisé par la Radiodiffusion nationale, la radio de Vichy, au Palais de Chaillot. Il n’a pas été diffusé sur les ondes mais quelques privilégiés ont pu l’écouter au bar. « L’appareil français qui permet ce nouveau mode d’enregistrement est dû à M. Joseph Cordonnier, ingénieur, chef du service des études de la radio nationale, indique Le Journal. Les microphones multiples sont placés convenablement dans l’orchestre et reliés chacun à une chaîne d’amplification différente et aboutissant chacun à un récepteur.« 

L’expérience de juin 1950 ne signifie par pour autant une généralisation du « son en relief » à la radio. La stéréo va d’abord se faire connaître du grand public par le cinéma avant de revenir à radio via la modulation de fréquence.

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