Le samedi 3 juin 1944, à 16h39 heures de New-York un message urgent en provenance du bureau londonien de Associated Press tombe sur les téléscripteurs des abonnés de l’agence de presse américaine. « Flash Eisenhower’s Headquarters announce Allied landings France. » Le quartier général d’Eisenhower annonce le débarquement allié en France. L’événement que tout le monde attend depuis des mois. Deux minutes plus tard, un nouveau message annonce qu’il faut oublier le précédent. Mais le mal est fait.
Un programme de la BBC laisse penser au débarquement
Les principaux réseaux de radio américains, CBS, Mutual et NBC ont déjà annoncé la nouvelle. Ils ont essayé de vérifier cette info en se portant à l’écoute de la BBC. Mais manque de chance, la radio anglaise diffuse alors un hommage aux héros de la bataille de Dunkerque où il est question de bateaux qui traversent la Manche, de bataille, etc. Ce qui ajoute à la confusion. A New York, sur un terrain de base-ball où la radio était diffusée par haut-parleur, la foule marque une minute de silence. Un peu partout aux USA, on se met à prier, des églises déclenchent même des envolées de cloches.
A 16h44, Associated Press envoie un nouveau message pour annoncer une nouvelle fois qu’il faut détruire cette fausse dépêche mais il va falloir beaucoup de temps avant que cette infirmation ne parvienne dans toutes les oreilles. Par chance pour l’agence, il est encore temps d’empêcher la diffusion de la fausse nouvelle dans les éditions de la presse du dimanche.
Une opératrice s’entraînait
Associated Press donne un peu plus tard ses explications. Une nouvelle opératrice s’entraînait au bureau de Londres sans autorisation sur un téléscripteur qu’elle pensait non connecté. Son message a été envoyé directement chez les abonnés d’Amérique du Nord et du Sud sans passer par la censure. Joan Ellis, 22 ans, avait été embauchée en janvier 1944 mais elle avait déjà une expérience de quatre ans comme télétypiste.
L’affaire de cette boulette a été reprise dans la presse française via une dépêche de l’agence d’informations de Vichy. Mais les journaux collaborationnistes n’ont pas vraiment eu le temps d’en faire leurs choux gras. Le vrai débarquement est arrivé…
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