Depuis 1881, la Tunisie est un protectorat français. Les militaires installés dans la citadelle de la Kasbah à Tunis font des essais de télégraphie et de téléphonie dès 1924. Deux ans plus tard, à l’initiative du chef du service radiotélégraphique militaire, le capitaine Caillat, des expérimentations ont lieu. Le militaire a en effet bricolé un petit émetteur et demandé l’autorisation de faire des essais. Mais il est ensuite muté vers une nouvelle affectation. Son successeur, le capitaine Truttmann, reprend le flambeau en février 1928. Un an plus tard, direction générale des Travaux publics fournit du matériel plus fiable. Tunis-Kasbah diffuse alors avec une puissance de 500 watts antenne sur 1250 mètres (240 kc).
Des communiqués et des disques
Le programme est composé de communiqués fournis par Résidence Générale (le gouvernement du protectorat), la Compagnie des courtiers assermentés, la Coopérative centrale des agriculteurs, l’Office du Vin, la Société des agriculteurs de la Tunisie et le Service météorologique de Tunisie. Ils sont entrecoupés de disques. Pour gérer tout cela, un Comité d’études de la Radiophonie est créé. En novembre 1930, Tunis-Kasbah s’annonce comme la station du radio-club de Tunisie et de la chambre des agriculteurs de Tunisie.
Dans la citadelle militaire
Il y a peu de renseignements concernant les installations. Un lecteur de Radiomagazine de passage en Tunisie en fait la description suivante : « La station, qui émerge des murs d’enceinte imposants de la Kasbah, au-dessus de la poterne occidentale, se présente sous la forme de divers édifices, couronnés par l’antenne. A gauche, un bâtiment contient le matériel de rechange. A droite, un local renfermant l’auditorium et le groupe électrogène. L’antenne est tendue entre deux mâts métalliques tubulaires, en usage dans l’armée.«
Le matériel et le fonctionnement restent cependant précaires. Début 1932, Tunis-Kasbah suspend ses émissions. L’Etat a en projet d’installer une station plus puissante. Ce sera Radio Tunis mais il faudra attendre 1938 et la pression de la propagande italienne. Parallèlement, à la fin des années trente, des initiatives privées vont se développer.
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