En avril 1930, les Nantais apprennent qu’un film parlant va bientôt être projeté dans leur ville. C’est un événement important pour les habitants de la capitale des ducs de Bretagne car c’est la toute première fois qu’ils vont bénéficier de ce bond énorme dans l’industrie du septième art.
C’est dû à l’initiative de Fernand Jean, le patron du Théâtre l’Apollo, un cinéma nantais implanté rue Racine. Il a investi dans du matériel, isolé la cabine du projectionniste, et a même reculé d’un jour cette avant-première locale pour être bien sûr que tout est au point.
Au programme, l’un des premiers films parlant français, intitulé fort opportunément « La route est belle » et réalisé par Robert Florey. En vedette principale, André Baugé, un chanteur et acteur français. Le film est précédé des actualités « sonores et parlantes » de Pathé Cinéma et d’un dessin animé avec Mickey (Mickey Mélomane). Cette grande première se déroule le samedi 26 avril 1930 et se poursuit les jours suivants dans une salle bondée.
Sur les ondes grâce à Radio-Armorique
Le mardi 30 avril, le directeur du théâtre accepte que les Etablissements Radio-Armorique, un vendeur d’appareils de TSF, viennent poser leur micro à l’Apollo pour retransmettre en direct la séance de 20h30 de la Route est belle sur les ondes nantaise (250 mètres/1200 kc). Il n’y a eu qu’à tendre un fil vers le magasin Radio-Armorique, voisin du cinéma rue Racine. L’émetteur était probablement celui de Louis Fonteneau, un radio-amateur, qui avait l’habitude avant 1928 quand la loi s’est durcie de diffuser quelques infos et un peu de musique sous l’indicatif 8GN. Et il participait aux rallyes en auto organisés par Radio-Armorique. La première radio locale nantaise en quelque sorte…
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