Radio Justice et Liberté, le mystérieux poste clandestin de Limoges

Le 10 avril 1947 à 13 heures, un mystérieux poste clandestin se fait entendre sur les ondes de Limoges. Radio Justice et Liberté diffuse sur la longueur d’ondes de 40 mètres ondes courtes. Pour cette première émission, le poste a cherché un maximum de publicité. Dans la nuit, des tracts ont été jetés place d’Aisne d’une voiture qui n’a pas été identifiée.

Que dit-il ? « Appel à la population. Aujourd’hui jeudi, considérant que tous les maux qui accablent notre pays sont dues à l’incurie des organismes légaux chargés de l’épuration, Radio Justice et Liberté, organe du Comité secret d’épuration nationale, vous demande de prendre l’écoute à 13 heures dans la bande des ondes courtes, longueur d’ondes 40 mètres. Ecoutez, faites écouter Radio Justice et Liberté. C. S. E. N. »

L’attentat de la rue du Clocher

Justice6Cette émission intervient alors que l’émotion est encore très grande à Limoges suite à un attentat à la bombe qui a frappé la rue du Clocher le 25 mars. Peu avant minuit, une explosion a dévasté le magasin Letourneur et les vitrines des boutiques à 200 mètres à la ronde. Cette action non revendiquée est attribuée à des collabos.Justice5

Elle est condamnée par tous les mouvements de résistance. Et c’est dans ce milieu qu’il faut très probablement chercher le groupe à l’initiative des émissions de Radio Justice et Liberté. Il faut en effet être très organisé et disposer du matériel de transmission.

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Quelques jours plus tard deux autres émissions ont lieu

Le poste dénonce « les décisions de clémence appliquées aux collaborateurs par les cours de justice ». Et notamment, la mesure de grâce dont ont bénéficié, la veille de la première émission, André Algarron (directeur adjoint du Petit Parisien et éditorialiste de Radio-Paris), Pierre-Antoine Cousteau (rédacteur en chef adjoint à Paris-Soir et rédacteur à Je Suis Partout) et Lucien Rebatet (rédacteur à Je Suis Partout). Ces trois collaborateurs ont échappé à la peine mort, commuée en travaux forcés.

La radio cesse d’émettre

 La police recherche activement le mystérieux poste clandestin. Le 20 avril 1947 à 13 heures, Radio Justice et Liberté annonce lors de sa quatrième émission que ce sera la dernière « par suite des surveillances effectuées par les pouvoirs publics ». La station annonce toutefois qu’elle envisage de revenir plus tard sur les ondes en utilsant même des réémetteurs !

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