En octobre 1929, Radio L-L. annonce dans son programme la diffusion d’Impressions d’Italie et de Louise, deux oeuvres du compositeur Gustave Charpentier. Il s’agit d’une tranche horaire à l’heure de midi louée au journal La Liberté et qui porte le nom de Radio-Liberté. Mais gros couac : le disque de Louise est cassé. La station décide alors de passer une autre Louise, une chanson interprétée par Maurice Chevalier sans prévenir le public. Le compositeur s’estime lésé et attaque la Radio-Liberté en justice. Il réclame 10 000 francs de dommages et intérêts. En 1932, un tribunal civil lui en accorde 3 000. Ce qui compte-tenu de l’érosion monétaire vaut aujourd’hui selon l’INSEE près de 200 000 euros ! L’émission d’échos, d’infos culturelles et de musique du journal La Liberté avait quitté les ondes de Radio L.-L. dès le printemps 1930.
Extraits des arguments des avocats du compositeur : « Attendu que la substitution incriminée, manifestement incongrue et pénible, d’une chansonnette dépourvue de toute valeur artistique à l’oeuvre célèbre attendue des auditeurs, constitue une faute d’autant plus grossière et regrettable qu’il est constant que les auteurs et éditeurs de cette chansonnette s’efforçaient, à la même époque, de créer une sorte de confusion pour la faire apparaître, aux yeux du public, comme se rattachant à l’opéra-comique de Charpentier.«
Pour la petite histoire, Gustave Charpentier a aussi attaqué la chanson de Maurice Chevalier (musique Richard Whiting, paroles Leo Robin). En 1932, il a obtenu 5000 francs de dommages et intérêts et le changement de nom de la chanson de l’homme au canotier que l’on retrouve dans le film Innocents of Paris.
Elle s’appelle depuis, Ma Louise.
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