Il y a 80 ans, les élections législatives voient la victoire du Front populaire, union des socialistes, radicaux et communistes et entraînent toute une série de transformations sociales. Ce scrutin historique l’est également dans le domaine de la radio. C’est elle, la première à annoncer l’alternance.
A cette époque, les électeurs ont l’habitude de suivre les résultats devant les sièges des principaux quotidiens qui affichent sur des tableaux lumineux ou diffusent par haut-parleurs les victoires et les défaites tout au long de la soirée et une bonne partie de la nuit. Les 26 avril et 3 mai, c’est toujours la foule devant les grands journaux. Mais c’est aussi devant son poste de TSF que l’on peut suivre la soirée électorale. Plusieurs stations proposent un programme spécial.
Du côté du service public, la soirée est organisée par Paris-PTT de 19h30 à 4h avec de la musique et des résultats, un programme repris par les stations régionales, le poste de la Tour Eiffel et Radio-Paris.
Radio-Cité fait la révolution
Du côté des stations privées, si Radio-Toulouse offre une soirée et une nuit de musique et de résultats et que Radio-Luxembourg attend minuit pour les donner, à Paris, c’est une fois de plus la toute jeune Radio-Cité qui va secouer le cocotier.
La station diffuse la première soirée électorale moderne avec l’aide du quotidien l’Intransigeant. En plus des résultats bruts qu’égrenent ses consoeurs, Radio-Cité fait vivre aux auditeurs la soirée électorale avec des des journalistes en direct dans plusieurs villes de France: Jean Guignebert est à Strasbourg, Jean Antoine à Marseille, Carlos Larronde à Bordeaux, R.-L. Dauven à Lyon, Michel Ferry à Lille et Fred Poulain à Nantes et le rédacteur en chef de la Voix de Paris, Louis Gautier-Chaumet est au studio à Paris. Radio-Cité impose un ton nouveau alors que curieusement son principal concurrent, le Poste Parisien n’a rien prévu. Du coup, la radio du Petit Parisien organisera sa propre soirée musique et résultats pour le second tour et Radio-Ile-de-France fera de même… et les soirées électorales ne seront plus les mêmes.
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