Une journaliste de Radio-Cité réalise un reportage subaquatique au fond de la Seine

Claude Alain

Le 29 septembre 1935 au soir, un bateau-mouche, le numéro 51, vient de virer de bord près du pont de Passy pour accoster au ponton du quai d’Orsay mais un autre navire de la même compagnie arrive et ne peut empêcher le choc de se produire. Les deux bateaux-mouches entrent en collision. Celui qui a été heurté coule rapidement mais les huit passagers, aidés par les trois hommes d’équipage, ont le temps de grimper sur le bateau abordeur. L’accident ne fait pas de blessé.

bateau-mouche

Mais le bateau-mouche coulé gêne la navigation sur la Seine, il faut rapidement le renflouer. Dès le lendemain, pontons, grues, remorqueur, sont acheminés sur place et deux scaphandriers plongent pour installer des chaînes autour de la coque. L’opération est cependant complexe et le bateau n’est renfloué que le 5 octobre. Ce qui a laissé le temps à une journaliste exceptionnelle de 33 ans, connue sous le pseudonyme de Claude Alain, de réaliser un reportage inédit.

Reportage en scaphandre

Claude Alain  Radio Cité

La reporter de la Voix de Paris, le service d’information de Radio-Cité, a enfilé un scaphandre et décrit tout ce qu’elle voyait. Son reportage a été enregistré sur la terre ferme grâce à un câble puis diffusé sur l’antenne de la jeune station parisienne. Une belle performance à une époque où la Voix de Paris multiplie les reportages au plus près du terrain. Ainsi, la semaine suivante, c’est Michel Ferry qui a fait un reportage à bord d’un avion en vol transmis au sol grâce à un émetteur ondes courtes.

Une femme remarquable

Claude Alain, de son vrai nom Jacqueline Bureau, est une femme remarquable. Elle est la petite-fille de l’écrivain Charles-Edmond Chojecki. Elle écrit sous le pseudonyme de Claude Alain dans différents journaux, l’Ordre, la République… La journaliste, qui ne mâche pas ses mots, se fait souvent étriller par la presse ultra-conservatrice. Pendant la guerre, elle participe activement dans un réseau de résistance puis est déportée à Ravensbrück. Après le conflit mondial, elle s’occupera d’enfants déshérités en Tunisie.

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